L'Assemblée adopte la déliaison entre taxe d'habitation sur résidences secondaires et taxe foncière
En première lecture, les députés ont voté la possibilité pour les communes d'ajuster la taxe sur les résidences secondaires sans modifier la taxe foncière, malgré l'opposition du gouvernement.
Introduction
En première lecture du projet de loi de finances 2026, l'Assemblée nationale a adopté une disposition permettant aux communes de modifier la taxe d'habitation applicable aux résidences secondaires sans que cette décision entraîne automatiquement une hausse de la taxe foncière.
La mesure a été votée malgré l'opposition exprimée par le gouvernement, relançant un débat sur l'équilibre entre autonomie locale et cohérence fiscale nationale.
Le vote et ses enjeux
L'amendement a recueilli une large majorité lors du vote en première lecture : 143 voix pour et 17 contre. Il a été porté conjointement par des députés de sensibilités diverses, reflétant un consensus parlementaire sur la nécessité de donner plus de marge de manœuvre aux collectivités.
Les partisans estiment que la mesure offre aux municipalités un outil supplémentaire pour lutter contre la sous-utilisation des logements et adapter la fiscalité à la réalité locale.
Pourquoi les élus demandent la déliaison
Motivations locales
Depuis janvier 2023, le taux de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires est lié à la taxe foncière, ce qui empêche certaines communes d'ajuster uniquement la majoration pour les logements inoccupés ou secondaires.
Des élus locaux plaident pour la séparation afin de pouvoir sanctionner la non-utilisation des logements sans augmenter la charge fiscale pesant sur l'ensemble des propriétaires.
La position du gouvernement
Réticences et arguments
Le gouvernement s'est opposé à ce bouleversement en rappelant que des majorations existent déjà pour les communes situées en zones tendues et qu'une déliaison généralisée pourrait provoquer une hausse significative de la taxation sans réponse claire aux besoins locaux.
Des voix ministérielles ont mis en garde contre un effet massif et potentiellement injustifié à l'échelle nationale.
Plusieurs débats précédents avaient vu le même amendement adopté en première lecture puis écarté du texte final ; l'exécutif a toutefois indiqué un souhait de laisser la discussion parlementaire se dérouler, ce qui ouvre une fenêtre pour que la mesure soit adoptée définitivement.
Conséquences pour les communes et les propriétaires
Quelles répercussions concrètes ?
Si la déliaison est confirmée, les municipalités pourront majorer la taxe sur les résidences secondaires sans toucher au taux de taxe foncière, ce qui donne un levier ciblé contre la sous-occupation ou la spéculation locale.
Cependant, le risque d'une multiplication des majorations soulève des questions d'équité entre territoires et de compétitivité fiscale entre communes, avec un impact direct pour certains propriétaires.
À retenir : la mesure ouvre la voie à plus d'autonomie pour les collectivités, mais son application dépendra des arbitrages finaux lors des débats parlementaires. Source : BFM Immo.
FAQ
- Qu'est-ce que la déliaison entre taxe d'habitation et taxe foncière ?
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Il s'agit de permettre aux communes de modifier la taxe d'habitation sur les résidences secondaires indépendamment du taux de taxe foncière, offrant ainsi un levier fiscal plus ciblé.
- Pourquoi certains élus souhaitent-ils cette déliaison ?
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Les élus locaux estiment qu'elle leur donnerait la capacité de lutter contre la vacance ou l'usage résidentiel limité sans augmenter la pression fiscale sur l'ensemble des propriétaires.
- Le gouvernement est-il contre à tous égards ?
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Le gouvernement a exprimé des réserves, arguant que des majorations existent déjà dans les zones tendues et qu'une déliaison généralisée pourrait entraîner des hausses injustifiées de la fiscalité.
- Quel impact pour les propriétaires si la mesure est adoptée ?
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Selon l'application locale, certains propriétaires de résidences secondaires pourraient voir leur taxe d'habitation augmenter, tandis que d'autres territoires n'appliqueraient pas de majoration.