Introduction

Un collectif nantais a organisé une opération ce mercredi pour offrir un abri provisoire à des personnes sans logement. Près de 80 personnes, dont une vingtaine d'enfants, ont été accueillies dans le gymnase Armand-Coidelle en centre-ville.

Les organisateurs expliquent vouloir attirer l'attention des autorités sur l'urgence de trouver des solutions d'hébergement pérennes, alors que la période froide approche et que de nombreuses familles restent sans toit.

Pourquoi cette action

Les militants dénoncent l'absence d'offres stables malgré des dispositifs d'urgence ponctuellement mobilisés. Selon eux, l'activation d'espaces collectifs permet d'éviter des nuits à la rue mais ne remplace pas des réponses durables.

Un signal adressé aux pouvoirs publics

Cette occupation a pour objectif de mettre la pression sur l'État et les collectivités locales afin qu'ils accélèrent la mise à disposition de solutions adaptées, notamment en mobilisant les logements vacants qui existent sur le territoire.

Témoignages et situations

Plusieurs personnes hébergées racontent des parcours de grande précarité : inscriptions au 115, nuits temporaires en centres d'urgence, puis retour à la rue. Les familles présentes font état d'un parcours administratif et social lourd et souvent inefficace.

« On appelle le 115, parfois on nous oriente, parfois non ; quand on obtient une place, c'est rarement pour longtemps », dit une mère présente avec son nouveau-né.

Le collectif insiste sur le caractère alarmant de ces trajectoires, surtout pour les enfants et les mamans isolées qui supportent des risques accrus en hiver.

Cadre légal et réquisitions

La loi française distingue l'occupation sans droit, qui peut être réprimée, et la possibilité pour l'État de réquisitionner des logements inoccupés pour répondre à des besoins d'hébergement. Les militants s'appuient notamment sur les dispositions protectrices du code de l'action sociale et des familles pour réclamer des réponses immédiates.

Limites et possibilités

Depuis 2023, des dispositions renforcent la lutte contre l'occupation illicite, mais la réquisition de logements vacants reste prévue pour faire face à l'urgence sociale. Le débat porte sur la volonté politique d'utiliser ces leviers et sur la rapidité d'application.

Ce qui s'est passé ensuite

En fin de journée, une partie des personnes présentes a été relogée temporairement en hôtels ou orientée vers un autre gymnase aménagé par des associations. La Ville de Nantes affirme avoir travaillé avec l'État pour assurer une mise à l'abri immédiate.

Le collectif, tout en saluant les mesures à court terme, maintient sa demande de solutions durables et indique qu'il restera vigilant quant à leur mise en œuvre.