L'Assemblée vote pour pérenniser l'encadrement des loyers malgré les réserves du gouvernement
Les députés ont adopté une proposition visant à rendre permanent l'encadrement des loyers; le texte partira au Sénat alors que l'exécutif attend une évaluation.
Introduction
Les députés ont voté en première lecture pour transformer en règle permanente l'encadrement des loyers, par 105 voix contre 56. La décision a été prise malgré l'opposition du gouvernement qui souhaitait attendre une évaluation.
Le texte adopté ira désormais devant le Sénat. Les débats mettent en lumière un arbitrage entre urgence politique et prudence technique autour des effets du dispositif sur l'offre locative.
Ce que propose la loi
Portée par le député socialiste à l'origine du texte, la proposition vise à éviter l'arrêt du dispositif expérimenté dans 72 collectivités et programmé jusqu'à novembre 2026.
Le texte autorise toutes les communes dites "tendues" et leurs voisines au sein d'une même intercommunalité à appliquer l'encadrement. Il fixe aussi un plafond pour le complément de loyer et renforce les sanctions.
Principales mesures
Parmi les mesures retenues : un plafond du complément de loyer fixé à 20 % du loyer maximal et un durcissement des sanctions pour les propriétaires qui ne respecteraient pas les règles.
Pourquoi le gouvernement hésite
L'exécutif a plaidé pour la patience, en soulignant qu'une mission d'évaluation confiée à deux économistes doit encore livrer ses conclusions. Le ministre en charge du logement a estimé que le calendrier législatif était prématuré.
Le gouvernement souligne qu'aucune étude n'a aujourd'hui permis d'établir avec certitude l'impact de l'expérimentation sur l'offre locative, qui reste l'enjeu central.
Une proposition du gouvernement visant à prolonger l'expérimentation de deux ans a été rejetée par les députés, qui ont préféré inscrire le dispositif dans la durée dès maintenant.
Débats politiques et positions
La gauche a défendu le texte en soulignant la nécessité d'agir face à la hausse des loyers, tandis que certains groupes ont estimé que la mesure n'était pas assez ambitieuse pour faire baisser les loyers.
La droite et l'extrême droite se sont montrées réservées, arguant que trop de contraintes risquent de décourager les propriétaires et d'aggraver la pénurie de logements.
Réactions des acteurs
Les fédérations de propriétaires et des professionnels de l'immobilier dénoncent un texte pénalisant pour les bailleurs. À l'inverse, les associations de locataires soutiennent la pérennisation pour protéger le pouvoir d'achat des ménages.
Sondage, calendrier et prochaines étapes
Un sondage Ipsos pour une fondation dédiée au logement montre un fort soutien public au dispositif, avec une part majoritaire favorable, y compris chez certains propriétaires.
Le rapport des parlementaires qui avaient conduit une mission d'information concluait que l'encadrement "fonctionnait" et méritait d'être prolongé, mais l'évaluation économique plus large n'est pas encore publiée.
Et après ?
Le texte adopté à l'Assemblée fera l'objet d'un examen par le Sénat, où la majorité est différente, ce qui orientera la suite du processus législatif et le calendrier d'application éventuelle.
Article rédigé à partir des éléments publiés par BFM Immo (BFMTV immobilier).
FAQ
- Qu'est-ce que prévoit précisément la proposition votée par l'Assemblée ?
-
La proposition pérennise l'encadrement des loyers pour les communes dites tendues, limite le complément de loyer à 20% du loyer maximal et renforce les sanctions envers les propriétaires en infraction.
- Pourquoi le gouvernement était-il réservé ?
-
L'exécutif a estimé qu'il convenait d'attendre les conclusions d'une mission d'évaluation confiée à deux économistes afin de mieux mesurer l'impact du dispositif sur l'offre locative.
- Quel est le calendrier prévu pour la suite ?
-
Après l'adoption à l'Assemblée, le texte doit être examiné par le Sénat. Le rapport des économistes est attendu plus tard, et son calendrier peut influer sur d'éventuelles modifications.
- Que pensent les acteurs du marché immobilier ?
-
Les fédérations de propriétaires et des professionnels s'opposent au texte, tandis que les associations de locataires le soutiennent. Le débat oppose protection des locataires et inquiétudes sur l'offre.