Coliving : comment ce modèle rapporte et échappe parfois à l'encadrement des loyers
Le coliving se développe rapidement et génère des marges élevées pour ses porteurs de projet. Entre diversification commerciale et montages contractuels, certains acteurs contournent les limites imposées aux loyers.
Introduction
Le coliving s'est imposé en quelques années comme une option d'investissement attractive pour de nombreux promoteurs. Ce phénomène combine optimisation d'espaces, services partagés et modelés économiques qui promettent des rendements supérieurs aux logements classiques.
Mais derrière cette rentabilité se posent des questions sur la conformité de certains montages au dispositif d'encadrement des loyers : comment certains acteurs arrivent-ils à en atténuer l'effet ?
Pourquoi le coliving séduit les promoteurs
Des revenus plus élevés par mètre carré. En fractionnant et en mutualisant les espaces, les opérateurs peuvent facturer des loyers et des services qui, additionnés, dépassent souvent les recettes d'un logement classique.
Services et valorisation
La vente ou la location de prestations (ménage, coworking, événements, abonnements) augmente la valeur perçue et crée des flux complémentaires de revenus, indépendants du loyer de base.
Les mécanismes qui contournent l'encadrement des loyers
Choix du statut et segmentation contractuelle
Certains promoteurs basculent vers des baux commerciaux, des locations meublées avec prestations, ou des sous-locations en colocation gérée. Ces formulations contractuelles permettent de requalifier tout ou partie des sommes perçues en « services » plutôt qu'en loyer strictement réglementé.
Montages juridiques et tarifications additives
En séparant la facturation du logement (loyer réglementé) et celle des services (contrat de prestation), il devient possible d'augmenter le prix global payé par l'occupant sans enfreindre formellement les plafonds fixés par l'encadrement.
Conséquences pour le marché et les locataires
Ces stratégies ont un double effet : elles nourrissent la rentabilité des investisseurs tout en restreignant l'accès à un logement abordable pour certains ménages. Les revenus locatifs peuvent augmenter, même si formellement le loyer de base reste sous un plafond.
Risque de segmentation sociale
Le développement massif de ces offres peut segmenter le marché entre logements traditionnels encadrés et propositions packagées souvent plus coûteuses, modifiant l'offre disponible pour les ménages modestes.
Pistes pour encadrer et mieux réguler
Clarifier les frontières entre loyer et service
Pour limiter les contournements, les autorités peuvent préciser la définition des prestations distinctes du loyer et imposer des règles de transparence sur la répartition des prix entre logement et services.
Contrôles et incitations
- Renforcer les contrôles sur les pratiques contractuelles et la qualification des baux.
- Favoriser l'offre de logements sociaux et abordables pour contrebalancer la pression du marché.
Source : Bing actualités - catégorie immobilier
FAQ
- Qu'est-ce qui différencie le coliving d'une location traditionnelle ?
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Le coliving combine un espace privé réduit avec des espaces et services partagés, et souvent une facturation pour des prestations complémentaires en plus du loyer.
- Pourquoi le coliving peut-il échapper à l'encadrement des loyers ?
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Parce que certaines offres requalifient une partie des sommes versées comme des services ou utilisent des statuts contractuels différents (meublé, commercial), ce qui les place hors du périmètre strict de l'encadrement.
- Quels sont les risques pour les locataires ?
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Les locataires peuvent faire face à un coût total plus élevé et à une moindre transparence sur la répartition entre loyer et prestations, ce qui rend difficile la comparaison des offres.
- Comment les pouvoirs publics peuvent-ils agir ?
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Ils peuvent clarifier la législation sur la distinction loyer/prestation, renforcer les contrôles et soutenir la construction de logements abordables pour limiter les effets de marché.