Introduction

Le chantier Europa Fields, situé aux abords de Quetigny, expérimente une solution d'isolation originale : de la laine fabriquée à partir de vêtements collectés et recyclés. Deux bureaux du programme serviront de démonstrateurs pour ce matériau biosourcé, une première en Côte-d'Or.

Ce procédé attire l'attention pour son aspect circulaire, mais il soulève aussi des questions sur le prix et la disponibilité des matières premières.

Comment fonctionne cette isolation (processus)

La matière première provient de collectes locales, réalisées notamment par des acteurs de la réutilisation. Les vêtements qui ne peuvent pas être revendus sont triés afin d'éliminer les éléments non textiles (zip, boutons, fibres synthétiques).

Transformation en fibre

Après ce tri, les vêtements en coton sont broyés puis déchiquetés. La fibre obtenue est ensuite compactée pour former des blocs ou des panneaux d'isolant, prêts à être posés comme une isolation classique.

Le produit final ressemble à des blocs de fibres compressées, déclinés en différentes épaisseurs selon l'usage et les exigences thermiques.

Performances, épaisseurs et coût

Ces isolants textiles existent en plusieurs épaisseurs, de l'ordre de quelques dizaines à plusieurs centaines de millimètres. Pour respecter la réglementation thermique actuelle, des épaisseurs importantes sont parfois nécessaires.

Exigences réglementaires

Sur un mur, par exemple, il faut prévoir une épaisseur suffisante pour atteindre les performances imposées par la RE 2020 ; dans la pratique cela peut se traduire par des valeurs proches de 145 mm selon les configurations.

Prix comparé

Les isolants à base de textiles recyclés sont habituellement plus chers à l'achat que certains isolants conventionnels : le prix au mètre carré peut être sensiblement plus élevé. En revanche, rapporté au coût global d'une construction, la surcoût reste limité et peut être considéré comme un investissement pour la performance environnementale du bâtiment.

Qui porte le projet et quels sont les enjeux ?

La laine de coton recyclée utilisée sur Europa Fields est produite par une société spécialisée dans la valorisation textile. L'entreprise se procure les vêtements auprès de réseaux locaux de collecte et se charge du tri et du traitement.

Motivations des partenaires

Le groupe de construction derrière le programme a choisi d'expérimenter cette solution pour tester en conditions réelles son intégration et ses savoir-faire internes. L'un des deux bâtiments sera occupé par l'entreprise elle-même, ce qui facilite l'évaluation pratique.

Le chantier sert de terrain d'essai pour mesurer les apports concrets de cette isolation dans nos opérations

Sophie Riffey, représentante du groupe

Au-delà de l'aspect technique, le projet vise à promouvoir une voie de recyclage complémentaire, distincte des filières dédiées à la seconde main : les textiles non revendables peuvent ainsi retrouver une utilité dans le bâtiment.

Conclusion

L'usage de vêtements recyclés comme isolant illustre la montée en puissance des solutions biosourcées dans la construction. À Quetigny, l'expérience Europa Fields permettra de mesurer la pertinence industrielle et économique de cette approche.

Si les coûts sont plus élevés à l'achat, les bénéfices environnementaux et la contribution à une économie circulaire renforcent l'intérêt de telles innovations pour le marché immobilier.

Article initial publié par France 3 Régions.