Introduction

Une mobilisation de professionnels du chauffage biomasse s'est tenue à Paris après l'annonce de la suppression des aides ciblées dans le cadre de MaPrimeRénov'. Les pourvoyeurs du secteur dénoncent un coup dur pour les installations domestiques.

Cette décision, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2026, redessine la façon dont les travaux de rénovation énergétique seront soutenus par l'État.

Contexte et décisions gouvernementales

Le gouvernement a indiqué vouloir recentrer MaPrimeRénov' sur les rénovations d'ampleur — celles mobilisant au moins deux « gestes » et permettant un gain significatif en performance énergétique. L'objectif affiché est d'allouer les moyens aux opérations les plus lourdes et aux ménages les plus fragiles.

Sur le plan chiffré, les rénovations ambitieuses ont représenté près de 53 000 logements au premier semestre 2025 pour environ 1,5 milliard d'euros d'aides, contre plus de 103 000 dossiers financés « par geste » pour 318 millions d'euros sur la même période.

Que change la réforme ?

Concrètement, les interventions isolées (par exemple uniquement le remplacement d'une chaudière) ne seront plus systématiquement éligibles aux aides MaPrimeRénov'. Le gouvernement prévoit aussi un ajustement budgétaire pour 2026, tout en maintenant des dispositifs complémentaires comme les Certificats d'économie d'énergie (CEE).

Enjeux pour la filière biomasse

Les professionnels du bois-énergie rappellent que MaPrimeRénov' finançait une large part des installations domestiques : environ 75% des chaudières biomasse mises en place l'an dernier bénéficiaient d'un cofinancement. Le marché compte entre 5 000 et 10 000 mises en service annuelles.

En 2025, l'aide publique versée au secteur est estimée à l'ordre de 20 millions d'euros. La suppression des forfaits par geste fait craindre une chute des projets, en particulier pour les foyers qui ne lancent pas de rénovation globale.

Différences avec les pompes à chaleur

La filière souligne que les chaudières bois ciblent souvent des logements moins isolés, pour lesquels un remplacement ponctuel est pertinent. À l'inverse, les pompes à chaleur sont plus associées aux rénovations globales. Les CEE devraient rester accessibles, mais leur montant est nettement inférieur : environ 1 000 euros contre des aides MaPrimeRénov' pouvant atteindre 10 000 euros selon les cas.

Réactions et perspectives

Des représentants du Syndicat français des chaudiéristes biomasse ont rencontré des conseillers du ministère du logement et affirment avoir été « entendus ». Ils espèrent qu'un nouvel arrêté ou des ajustements viendront préciser les modalités d'accompagnement avant la fin de l'année.

Plusieurs parlementaires ont également exprimé leur soutien à la filière, appelant à des solutions qui évitent d'affaiblir une alternative au fioul et au propane pour les maisons mal isolées.

Calendrier et conséquences pratiques

En l'état, la suppression des aides par geste est prévue au 1er janvier 2026. Les ménages envisageant un remplacement de chaudière doivent se renseigner rapidement sur les aides restantes (CEE, dispositifs locaux) et sur les conditions d'éligibilité aux rénovations d'ampleur.

Note : Cet article s'appuie sur un reportage de BFM Immo pour les faits rapportés.