Budget 2026 : les sénateurs aménagent l'impôt sur la fortune immobilière
Le Sénat a adopté en première lecture un amendement qui transforme l'IFI en une contribution ciblée pour les patrimoines très élevés, en relevant le seuil et en épargnant l'investissement locatif.
Introduction
En première lecture du budget 2026, le Sénat a adopté un texte qui transforme l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) en une contribution visant principalement les patrimoines très élevés. La démarche, portée par des élus centristes, change le périmètre imposable et le seuil d'assujettissement.
Ce réaménagement s'inscrit dans un débat plus large sur la fiscalité du patrimoine et arrive quelques jours après une initiative voisine votée par l'Assemblée nationale. Le dispositif devra toutefois franchir la navette parlementaire pour entrer en vigueur.
Ce que prévoit l'amendement
Le texte adopté par les sénateurs relève le plancher d'imposition : seuls les patrimoines supérieurs à 2,57 millions d'euros seraient concernés, contre 1,3 million aujourd'hui. L'objectif affiché est d'éviter que la hausse des prix de l'immobilier ne fasse basculer des ménages modestes dans l'assujettissement.
Seuil et assiette
Les sénateurs souhaitent aussi modifier l'assiette : l'investissement locatif productif serait exclu, tandis que seraient intégrés les actifs financiers (comptes, livrets, fonds), ainsi que les biens de luxe et certains actifs numériques. Les choix visent à distinguer les biens « productifs » des éléments considérés comme des réserves de richesse.
Selon ses promoteurs, cette répartition privilégie les investissements qui soutiennent l'offre de logement et l'activité économique, et taxe davantage les avoirs non productifs.
Rendement et réactions
Le gouvernement a souligné l'impact budgétaire attendu : la rapporteure des comptes publics a averti d'une perte de recettes par rapport à l'IFI actuel. Le ministère anticipe une diminution d'environ 600 millions d'euros du produit fiscal, sur un rendement qui dépasse aujourd'hui les deux milliards.
Rendement et controverses
Sur le plan politique, l'amendement recueille des soutiens et des réserves. Certains élus le défendent comme un correctif face à l'inflation immobilière, d'autres mettent en garde contre une moindre capacité de l'Etat à lever des ressources.
Historiquement, des propositions similaires portées par le centre sont régulièrement déposées depuis 2019, mais elles perdent souvent de leur portée au fil de la navette entre Assemblée et Sénat.
Impacts pour les propriétaires et le marché
Concrètement, la réforme tend à préserver les propriétaires-investisseurs et à concentrer la fiscalité sur des patrimoines diversifiés et très élevés. Les ménages modestes ou moyens qui ont vu la valeur de leurs logements augmenter seraient moins exposés grâce au seuil relevé.
Conséquences pratiques
Pour les contribuables concernés, l'élargissement de l'assiette aux liquidités et aux biens de luxe modifie la manière dont le patrimoine est évalué pour le calcul de la contribution. Les implications pour l'épargne et les comportements d'investissement seront scrutées dans les prochains débats parlementaires.
Source : article BFMTV (BFM Immo) — la rédaction de Qoridor a reformulé et synthétisé les éléments publiés par BFMTV Immobilier.
FAQ
- Qui serait concerné par la nouvelle contribution à la place de l'IFI ?
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Seuls les patrimoines supérieurs au seuil proposé de 2,57 millions d'euros seraient assujettis, mettant l'accent sur les patrimoines très élevés.
- L'investissement locatif reste-t-il taxable ?
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Non : selon l'amendement voté au Sénat, l'investissement locatif productif serait exclu de l'assiette, afin de préserver l'offre de logements locatifs.
- Quel impact pour les recettes publiques ?
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Le gouvernement prévoit une réduction du rendement d'environ 600 millions d'euros par rapport à l'IFI actuel.
- Cette réforme est-elle définitive ?
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Non. Le texte adopté en première lecture doit encore être examiné dans le cadre de la navette parlementaire entre l'Assemblée et le Sénat.