Introduction

À Montpellier, le château Bon, une demeure datant du XVIIe siècle, se retrouve au cœur d’un bras de fer entre héritage et développement immobilier. Une association locale, montée au créneau, conteste un projet qui modifierait profondément l’environnement du bâtiment historique.

Ce texte revient sur le dossier : la nature du chantier envisagé, la réaction des défenseurs du patrimoine et les actions engagées pour empêcher la transformation annoncée.

Le projet et ses enjeux

Le site a été récemment cédé à un promoteur qui propose, en marge de la remise en état du château, d’ériger trois villas contemporaines sur les terrasses attenantes. Ces constructions, d’une architecture résolument moderne, représenteraient chacune une surface importante et modifieraient la silhouette du lieu.

Caractéristiques techniques

Les plans présentés évoquent des logements spacieux — autour de 530 m² chacun — avec des lignes droites et toits plats, contrastant fortement avec l’esthétique classique du domaine. Les porteurs du projet indiquent vouloir associer restauration et nouveauté, mais les opposants estiment que le rapport au patrimoine serait rompu.

La mobilisation et le recours

L’association Non Au Béton a pris l’initiative d’alerter l’opinion et d’organiser des actions pour empêcher les travaux. Ses membres dénoncent le risque d’altération irréversible et réclament l’annulation du permis de construire délivré au promoteur.

Collecte et options juridiques

Pour financer un éventuel recours contentieux, une cagnotte publique a été ouverte et le collectif vise un montant modeste mais utile pour couvrir les frais juridiques. Les défenseurs étudient aussi la piste d’un classement du château au titre des monuments historiques, ce qui restreindrait fortement les possibilités de transformation autour de l’édifice.

Les représentants locaux affirment qu’il est indispensable de revoir l’autorisation administrative et de préserver l’intégrité du site.

— Alain Berthet, porte‑parole de Non Au Béton

Histoire et valeur patrimoniale

Le château Bon doit son nom à Philibert de Bon et remonte à la fin du XVIIe siècle. Il est l’œuvre d’un architecte reconnu de l’époque, lié à plusieurs constructions notables de la région. Malgré son ancienneté, il n’est pas actuellement inscrit ou classé parmi les monuments historiques, ce qui rend sa protection dépendante du droit de l’urbanisme en vigueur.

Ce que cela implique

L’absence de protection spécifique autorise, en théorie, des interventions lourdes si celles‑ci respectent les prescriptions locales et nationales. C’est précisément ce vide réglementaire que mettent en avant les promoteurs, tandis que les défenseurs du patrimoine réclament une intervention conservatoire pour garantir la survie du caractère historique du château.