Immobilier ancien : volumes +11%, Marseille en tête, mais les notaires appellent à la prudence
Le Conseil supérieur du notariat observe un redressement des transactions en 2025, tandis que les prix affichent de modestes hausses. Les professionnels restent vigilants sur la durabilité de la reprise.
Introduction
Le bilan 2025 du Conseil supérieur du notariat montre un marché de l'ancien qui retrouve de la vigueur après une période d'affaissement. Les indicateurs parlent d'une reprise des transactions tandis que les prix commencent à bouger, mais avec prudence.
Cet article reprend les principaux chiffres et les analyses des professionnels, et explique ce que ces évolutions signifient pour vendeurs, acheteurs et investisseurs.
Un rebond marqué des volumes
Les notaires relèvent une hausse sensible des échanges : le nombre d'actes enregistrés a progressé de l'ordre de 11% sur un an, ramenant le marché à des niveaux proches de ceux observés en 2017.
Concrètement, le point bas du marché s'était situé au troisième trimestre 2024 (autour de 832 000 transactions), avant que la dynamique ne reparte à la hausse et atteigne environ 921 000 opérations en septembre 2025.
Facteurs derrière la reprise
Le retour des primo-accédants, encouragé par un léger recul des coûts d'emprunt, et une offre qui se réactive expliquent en grande partie ce rebond. Reste à surveiller la durabilité de cette tendance.
Où les prix augmentent (et où ils stagnent)
Sur l'ensemble du pays, les prix des appartements anciens montrent de modestes hausses : la hausse moyenne annuelle se situe autour de +1,3%.
Certaines villes tirent la moyenne vers le haut : Dijon (+3,1%), Marseille (+2,4%), Toulon (+2,3%) et Reims (+2,1%). Sur dix ans, Marseille affiche une progression notable, supérieure à 40%.
Comparaisons locales
Le prix au mètre carré varie fortement : Marseille est autour de 3 150 €/m² tandis que Paris reste nettement plus élevé, près de 9 570 €/m². D'autres métropoles comme Lyon, Bordeaux et Nantes continuent, elles, d'enregistrer des baisses de prix.
Taux, pouvoir d'achat et durée de détention
Le retour de la confiance est tempéré par l'évolution des taux. Après un pic fin 2023, les taux sur vingt ans se sont stabilisés puis ont repris légèrement : on les situe aujourd'hui autour de 3,20% après un début d'année à 3,10%.
Les professionnels anticipent une remontée possible vers 3,50% dans les mois à venir, sans attendre une envolée brutale des taux qui bloquerait totalement le marché.
Impact sur les capacités d'achat
La durée de détention moyenne des appartements s'allonge : on approche désormais des 12 ans. À titre d'exemple pratique, avec un remboursement de 800 € par mois sur vingt ans, la surface accessible varie nettement selon la ville :
- Paris : environ 12 m²
- Bordeaux : environ 33 m²
- Chambéry : environ 49 m²
- Brive-la-Gaillarde : environ 76 m²
Perspectives et recommandations des notaires
Les notaires se montrent globalement plus confiants sur la trajectoire du marché de l'ancien, mais ils mettent en garde contre une reprise trop franche des prix sans support suffisant de volumes.
Certains professionnels estiment qu'une hausse des prix prématurée, si elle ne s'accompagne pas d'une augmentation durable des transactions, pourrait compromettre la reprise.
Que retenir ?
En résumé, le marché semble amorcer une amélioration progressive : volumes en hausse, prix qui frémissent, et conditions de crédit encore déterminantes. Pour l'instant, la recommandation reste la prudence et une lecture attentive des prochains mois.
Données et éléments chiffrés repris du bilan du Conseil supérieur du notariat, relayés par BFM Immo.
FAQ
- Que signifie une hausse de 11% des transactions pour le marché ?
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Une hausse de 11% traduit une reprise des échanges, souvent portée par les primo-accédants et une offre plus active. Cela reflète une amélioration de la demande après un creux.
- Les prix vont-ils continuer à grimper rapidement ?
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Pour l'instant les hausses sont modestes et localisées. Les notaires restent prudents : une hausse trop rapide sans volumes suffisants pourrait freiner la reprise.
- Comment les taux d'intérêt influent-ils sur cette dynamique ?
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Les taux impactent directement le pouvoir d'achat. Une remontée vers 3,50% pourrait réduire la capacité d'achat de certains ménages, même si une hausse progressive est moins perturbatrice.
- Pourquoi Marseille se distingue-elle ?
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Marseille enregistre des hausses supérieures à la moyenne et une progression soutenue sur dix ans, ce qui la positionne comme l'une des villes les plus dynamiques actuellement.