Loyers : un observatoire estime que l'encadrement n'a pas fait baisser les prix à Lille et Lyon ( +16% en dix ans )
Une étude de l'observatoire Clameur analyse l'impact de l'encadrement des loyers dans deux métropoles et conclut qu'il n'a pas réduit les loyers, malgré une hausse générale sur dix ans.
Introduction
Un observatoire privé, Clameur, publie une analyse portant sur l'encadrement des loyers dans deux grandes villes françaises. Les auteurs observent que, contrairement aux espoirs, le dispositif n'a pas provoqué de baisse mesurable des loyers dans les agglomérations étudiées.
Sur la période retenue, le constat général est une progression des loyers d'environ 16% en dix ans, une hausse toutefois moindre que celle de l'inflation sur la même période.
Méthodologie de l'étude
Les chercheurs ont construit une comparaison entre deux groupes : d'un côté, les villes ayant mis en place l'encadrement (Lille et Lyon), et de l'autre, des villes de référence sans ce dispositif. L'approche s'appuie sur une méthode comparable à celle des essais cliniques pour isoler l'effet du "traitement" politique.
Comment les villes ont été comparées
En sélectionnant des centres urbains jugés similaires, l'étude confronte les tendances observées avant et après l'entrée en vigueur de l'encadrement, afin de détecter un éventuel effet spécifique lié au dispositif.
Résultats et interprétations
Clameur conclut que, pour Lille et Lyon, les trajectoires de loyers n'ont pas été modifiées de façon notable par l'encadrement : les tendances d'évolution restent cohérentes avant et après l'instauration du dispositif. Autrement dit, l'effet sur le niveau moyen des loyers est jugé non significatif.
Comparaisons avec d'autres études
Cette conclusion diffère d'analyses portant sur Paris, qui attribuent à l'encadrement un effet modérateur. Clameur a choisi d'écarter la capitale, considérée comme un marché très atypique, et se concentre sur des métropoles régionales plus comparables.
Impact sur l'offre locative
Au-delà du niveau des loyers, l'observatoire met en garde contre un risque pour l'offre : selon ses auteurs, l'encadrement pourrait dissuader certains propriétaires de proposer des logements sur le marché privé, rapprochant ainsi l'équilibre offre-demande d'une situation moins favorable.
Points de tension et conformité
Parallèlement, d'autres acteurs soulignent des pratiques de non-respect des plafonds dans certaines annonces. Ces différences d'analyse montrent que l'impact réel du dispositif dépend aussi de son application locale et du comportement des professionnels.
- Effet constaté par Clameur : pas de baisse significative des loyers.
- Risque souligné : fragilisation potentielle de l'offre locative privée.
Conclusion
En synthèse, l'étude de Clameur indique que l'encadrement des loyers, tel qu'observé à Lille et Lyon, n'a pas entraîné de baisse des loyers mesurable et que le parc privé peut être affecté par des effets sur l'offre. Les hausses enregistrées sur dix ans (+16%) restent un élément central du diagnostic.
Pour les décideurs et les acteurs du marché, ces résultats plaident pour des évaluations locales approfondies et pour des mesures complémentaires visant à protéger les locataires sans décourager l'offre. Source de l'article original : BFM Immo (BFMTV).
FAQ
- Que conclut l'étude de Clameur sur l'encadrement des loyers ?
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Pour Lille et Lyon, l'observatoire estime que l'encadrement n'a pas entraîné de baisse significative des loyers et note une progression globale de 16% sur dix ans.
- Pourquoi Paris n'est-elle pas incluse dans cette analyse ?
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Les auteurs ont exclu Paris car ils considèrent que son marché locatif est trop particulier pour être comparé aux autres métropoles régionales.
- L'encadrement des loyers nuit-il à l'offre locative ?
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Clameur signale un risque de contraction de l'offre privée, arguant que certains propriétaires peuvent être découragés, mais l'effet dépend fortement du contexte local et de l'application des règles.
- D'autres études arrivent-elles à des conclusions différentes ?
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Oui : certaines analyses, notamment sur Paris, mettent en évidence une modulation à la baisse des loyers, illustrant la variabilité des effets selon les zones étudiées.