Énergie et immobilier : quand l’étiquette pèse sur le prix de vente des logements
Le bilan des notaires révèle que la performance énergétique influence de plus en plus la valeur des biens. Les logements économes se vendent nettement mieux que les passoires.
Introduction
Les notaires ont publié un bilan annuel qui met en lumière un phénomène marquant : la performance énergétique d'un logement devient un facteur déterminant du prix de vente. Au fil des derniers exercices, la valeur des biens économes a progressé par rapport à celle des logements énergivores.
Cette tendance se manifeste tant au niveau national que dans de nombreuses agglomérations, où des écarts de prix significatifs apparaissent pour des biens comparables uniquement en raison de leur étiquette DPE.
Tendances nationales et chiffres clés
À fin septembre 2025, le volume de transactions repart à la hausse après deux années de recul : les notaires estiment environ 921 000 ventes sur un an, soit une progression d'un peu plus de 10 % par rapport à la même période précédente.
Prix et évolution
Les prix restent globalement stables pour les maisons tandis que les appartements affichent une légère hausse (+1,3 % sur un an au troisième trimestre 2025). Mais la lecture par performance énergétique révèle un autre mouvement : les logements classés A-B enregistrent des prix médians nettement supérieurs à ceux classés F-G.
Écarts observés selon les villes
Les différences de prix liées au DPE varient fortement selon les territoires. Dans certaines villes, un même type de logement peut voir sa valeur doublée en passant d'une mauvaise à une bonne classe énergétique.
Exemples chiffrés
- Marseille : appartements anciens 50–60 m² — A-B : ~204 000 € vs F-G : ~110 000 €.
- Toulon : A-B à ~180 000 € contre F-G à ~100 000 €.
- Grenoble : A-B ~161 000 € vs F-G ~101 000 €.
- Perpignan : A-B ~110 000 € vs F-G ~70 000 €.
- Nice : A-B ~288 000 € contre F-G ~205 000 €.
- Lyon : A-B ~263 000 € vs F-G ~201 000 €.
- Rennes : A-B ~213 000 € vs F-G ~175 000 €.
- Paris : écarts moins marqués — A-B ~531 000 € vs F-G ~503 000 €.
- Bordeaux : A-B ~229 000 € vs F-G ~221 000 €.
Au plan national, les appartements A-B de 50–60 m² se sont vendus en moyenne 1,4 fois plus cher que les biens F-G. Pour les maisons anciennes (90–100 m²), l'écart atteint en moyenne un multiplicateur de 1,9, contre 1,5 en 2021 — un signal fort pour les propriétaires de maisons énergivores.
Conséquences pour vendeurs et acheteurs / Conseils pratiques
L'influence croissante du DPE modifie la stratégie des acteurs du marché. Pour un vendeur, une mauvaise étiquette peut réduire l'attractivité et le prix demandé. Pour un acheteur, la classe énergétique devient un critère de sélection et de calcul des coûts futurs (factures, travaux).
Que faire ?
- Vendeurs : évaluez le coût et le gain potentiel des travaux d'isolation ou de rénovation thermique avant de fixer le prix.
- Acheteurs : intégrez la note DPE dans l'estimation du budget global, en particulier pour les biens classés F-G.
- Consultez des professionnels pour chiffrer les améliorations énergétiques et demandez plusieurs devis afin de comparer rentabilité et augmentation de valeur.
Sur un marché où la performance énergétique pèse sur la valeur, anticiper les enjeux techniques et financiers permet de mieux négocier et de limiter les surprises après la transaction.
FAQ
- Pourquoi le DPE influe-t-il sur le prix d’un logement ?
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Le DPE renseigne sur la consommation énergétique et les émissions : un logement plus économe est perçu comme moins coûteux à l'usage et donc plus attractif, ce qui soutient son prix.
- Les passoires thermiques se vendront-elles encore ?
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Oui, mais souvent à prix réduit. Les acheteurs intègrent le coût des travaux nécessaires, ce qui pèse sur l'offre et sur la négociation.
- Que peut faire un vendeur pour améliorer son DPE ?
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Des mesures simples (isolation, fenêtres, pilotage du chauffage) peuvent améliorer notablement la note ; un audit et des devis permettent d'estimer le retour sur investissement.
- Le DPE est-il le seul critère qui explique les différences de prix ?
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Non : localisation, surface, état général et marché local restent déterminants, mais le DPE devient un facteur de plus en plus influent parmi ceux-ci.